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Nouvelles d'Erik Vaucey... et autres gourmandises littéraires !
20 septembre 2019

La nouvelliste du mois : Claire DeLille

Claire DeLille

Sa plume est éclectique. Elle a varié les genres littéraires et les formats. 
Nous avons le plaisir aujourd'hui de recevoir
Claire DeLille

EV : Bonjour Claire. Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

CD : Je suis donc Claire DeLille et je suis originaire du Nord de la France. Je suis aussi professeur des écoles, femme comblée et mère de famille.

EV : Les diverses facettes de ta vie esquissées en quelques mots : on reconnaît la nouvelliste ;)
Depuis combien de temps écris-tu des nouvelles ?

CD : J’ai écrit ma première « vraie » nouvelle en première année de fac, j’ai même été publiée dans un fanzine étudiant. L’exercice me plaisait beaucoup, et à cette époque j’ai essayé d’en rédiger d’autres afin d’en faire un recueil. Malheureusement je n’y suis pas arrivée et j’ai mis des années à m’y remettre.

C’est quelques quinze années plus tard que ça m’est revenu, lorsque presque par hasard, j’ai découvert un site d’écriture géré par des amateurs de SFFF, Warhammer 40k, Star Wars et Cie. Ils organisaient des challenges d’écriture avec sujet, nombre de mots et date de remise des textes imposés. Je me suis lancée et pendant deux ans, je ne me suis pas arrêtée, produisant plus d’une vingtaine de textes.

EV :  Ces jeux d'écriture servent souvent de tremplin pour de nouveaux auteurs... et on s'en réjouit !
Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ta première nouvelle ?

CD : Je crois que c’est la découverte de ce type de texte grâce à mes cours de français de collège/lycée et aussi grâce à l’enthousiasme de quelques professeurs. J’ai tout de suite adhéré au format et surtout au concept de la chute.

EV : Je profite de l'occasion pour saluer les enseignants qui nous lisent et les encourager à continuer à transmettre leur passion, sans se laisser décourager...
Quelles qualités trouves-tu à ce genre si particulier de la nouvelle ?

CD : La chute, donc. J’aime être surprise, comprendre un texte simplement grâce à sa dernière phrase par exemple, ou être menée en bateau et vivre un retournement de situation auquel je ne m’attendais pas. Mais j’aime aussi me plonger dans un univers complet comme si je ne faisais qu’y passer. Rentrer pour un petit moment dans un monde qui existait avant que je ne commence ma lecture et continuera son voyage sans moi quand je serai arrivée au bout. La nouvelle, c’est tellement riche ! Et ça laisse une grande place à l’imagination, que la fin soit ouverte ou pas.

Je trouve aussi que la nouvelle est un genre littéraire très soigné et complet. Il faut du travail en plus d’un certain talent pour donner vie à ses personnages en quelques phrases, pour emporter le lecteur avec soi et qu’il s’attache aux protagonistes sans tout savoir sur eux. C’est une performance de subjuguer le lecteur avec si peu de mots. 

Digression, désolée 😉. La micro nouvelle, par exemple se compose de moins de 50 mots !  Bon, j’avoue que je ne suis pas douée pour ce type de nouvelle, même si j’adore ça. Je dois n’en avoir qu’une de potable à mon actif ;) mais l’un des membres du site dont je parle était très fort à ce « jeu ».

Bref, jouer avec la langue, dire ce qu’il faut, aller à l’essentiel sans délayer à l’infini, je trouve que c’est un excellent moyen pour un auteur d’affiner sa plume, d’apprendre, mais pour le lecteur, c’est autant d’occasions de s’évader. J’aimais beaucoup lire des nouvelles dans les transports en commun quand j’étais étudiante parce que souvent, j’avais l’occasion d’aller au bout de ma lecture plutôt que d’être frustrée de devoir cesser de lire un roman en plein milieu de chapitre.

La nouvelle, elle a tout d’une grande ! Elle est aussi noble, elle mérite d’être connue (et reconnue) en France. Il faut lui laisser sa chance.

EV : Un grand merci Claire pour ce beau plaidoyer en faveur des nouvelles !
Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont elles t’ont permis d’aiguiser ta plume ?

CD : Comme je le disais au-dessus, oui, écrire des nouvelles permet d’affiner, d’aiguiser sa plume. C’est un exercice très complexe et très complet. Qui sait écrire des nouvelles sait écrire des romans, à mon sens, même si les auteurs de nouvelles ne franchissent pas toujours le pas, par choix pour certains.

C’est donc un bon entraînement parce que ça force l’auteur à plus/mieux choisir ses mots, organiser ses idées, la trame de son texte, la montée du suspense. Déstructurer la narration, chambouler la chronologie, oser des paris un peu fous qui vont emporter le lecteur. Les habitudes prises alors ne se perdent jamais, elles donnent du style à l’auteur. J’en ai la conviction. Souvent, dans les textes de jeunes auteurs, je vois des descriptions à n’en plus finir d’actions mises les unes à la suite des autres sans que ça n’ait d’intérêt, ni pour l’histoire ni pour le lecteur alors qu’en quelques mots bien sentis, on comprend tout de suite ce qu’il s’est passé et l’enchaînement des actions. C’est grâce à la nouvelle qu’on peut l’apprendre, parce que quand on a un nombre de mots imposés, on est bien obligé de faire attention et de garder le principal, la substance du texte.

Je m’arrête là, sinon, je vais écrire un roman :p

EV : La suite de ton plaidoyer est tout aussi convainquant :)
Quels sont les genres littéraires que tu abordes dans tes écrits
 ?

CD : J’ai commencé par la SFFF : science-fiction, fantastique, fantaisie, avec une dominance fantastique, mais j’ai pour habitude de dire que je n’ai pas d’étiquette (surtout parce que j’écris ce qui me passe par la tête sans me poser de questions, et aussi parce que j’aime mélanger les genres.  Mes textes, ils rentrent dans la case qui plaira au lecteur ;) ) Aventure, romance, fantastique, érotisme, tout y passe. La nouvelle permet de faire des expériences et de varier les plaisirs. Pour les romans, c’est un peu différent, j’ai une prédilection pour la romance contemporaine, même si j’ai écrit récemment un roman d’Urban fantasy qui aura probablement une suite et si j’ai commencé un autre Urban, mais à quatre mains avec un ami auteur.

EV : Comment te vient habituellement l’inspiration ?

CD : Généralement, je la laisse venir et je la suis. Ça peut être très long ou pas. Pour les nouvelles, par contre, j’ai besoin d’un levier. Les challenges ont été de ce côté-là une vraie révélation et une bonne source d’inspiration. Il s’agissait soit de commencer sa nouvelle par une phrase imposée, soit de le terminer par une phrase imposée. D’autres fois, il fallait écrire à partir d’une image, ou d’un thème. Une fois, même nous avons écrit à partir d’un morceau de musique épique, c’était une expérience que j’ai adorée.

EV : Je reconnais bien dans tes mots l’aspect ludique et formateur de l’écriture de nouvelles sous contraintes. 
Peux-tu nous en dire plus sur tes habitudes d’écriture ?

CD : J’écris sur ordinateur, je trouve ça très pratique et je ne pourrais plus m’en passer. Maintenant, si l’inspiration me prend par surprise et que je n’ai pas ce qu’il faut, j’utilise le téléphone (mais jamais pour de longs textes, c’est tout de même moins agréable). Parfois, j’écris sur un carnet. J’aime laisser le stylo glisser sur le papier. Autrefois, c’était même un besoin, une source de réconfort, quelque chose d’indispensable pour moi. C’est beaucoup plus rare aujourd’hui.

Je peux écrire partout si l’inspiration est là, cependant, le mieux reste tout de même chez moi, avec mon ordinateur (canapé, bureau, salon de jardin, lit…) tout est bon.

J’écris n’importe quand et je n’ai pas d’heures fixes. Dans la mesure où j’ai un travail et une famille, c’est difficile pour moi d’instaurer une routine, je profite donc de chaque moment propice.

Je suis capable d’écrire de longues heures d’affilée. L’an passé, j’ai écrit un roman en 22 jours à raison de 5000 mots par jours. Mais j’étais en congés, seule à la maison et en mode « machine de guerre ». Mais comme pour beaucoup de choses, je ne suis pas tranchée et il m’arrive de n’écrire que quelques minutes sur une session.

J’écris parfois dans des conditions épouvantables, j’avoue, avec des membres de la famille qui passent et m’interrompent, la télévision dans la même pièce que moi, des conversations tout autour. Dans ces cas-là, je m’isole dans ma tête avec des écouteurs (avec ou sans musique) j’ai un gros pouvoir de concentration alors j’arrive à m’arrêter, répondre à une sollicitation et retourner à mon écriture. Cela dit, ce que je préfère c’est tout de même écrire en silence sans perturbation extérieure ou avec une musique de fond.

Comme en poésie, tout est permis, en nouvelle tout est possible. Dans la mesure où ce sont des textes courts, je n’ai pas besoin d’un plan précis, un syno et une chute et hop, le reste vient tout seul. Il arrive que j’écrive la chute et les dernières phrases de ma nouvelle avant de commencer le début du texte. De même quand je bloque sur un passage, je peux le sauter et avancer plus loin avant d’y revenir mais sinon, j’aime écrire dans l’ordre (en même temps, comme j’aime déstructurer mes histoires, peut-être que tout ça ne veut pas dire grand-chose.)

EV : Ecrire un roman en 22 Jours ! Je suis admiratif :)
Quels conseils donnerais-tu à celui qui voudrait écrire des nouvelles ?

CD : Je lui dirais de se lancer, d’oser et de faire des expériences. Mais aussi, bien sûr, de lire beaucoup. Des nouvelles, évidemment, dans le genre que l’on affectionne mais pas seulement.

EV : Et à un lecteur de nouvelles ?

CD : C’est là que je sèche… j’aimerais amener les lecteurs à lire et surtout apprécier les nouvelles, mais à part en leur disant que moi j’adore et qu’il y a de vraies pépites… Je ne vois pas. Qui suis-je pour présumer de ce que va ou non aimer un lecteur ? On ne peut pas forcer quelqu’un à aimer quelque chose. Après s’il veut se lancer, peut-être lui conseiller de chercher parmi les auteurs qu’il affectionne ceux qui ont écrit des nouvelles et de commencer par eux ?

EV : S’il y avait un livre que tu as lu et apprécié et dont tu aurais aimé être l’auteur, ce serait lequel ?

CD : Ce n’est pas que j’aurais voulu en être l’auteur, mais c’est, je crois, le livre qui m’a le plus stupéfiée, par son histoire, d’abord, mais aussi sa construction, ses multiples points de vue, sa qualité littéraire. Une claque. J’admire cet auteur et lui trouve un talent fou. Il s’agit de « La horde du contrevent » d’Alain Damasio.

Damasio

EV : Aurais-tu un coup cœur ou un coup de gueule à ajouter ?

CD : Pas un coup de gueule, mais un regret qu’en France la nouvelle soit si peu connue et si mal aimée…

EV : Et si tu nous parlais de tes publications ?

ca-commence ceux-qui-attirent sex-appeal

 

  • « Ça commence comme ça… » Mes nouvelles ont été publiées dans un recueil aujourd’hui indisponible (sauf en direct avec moi, je l’offre contre les frais de port).

  • « Ceux qui attirent » est un roman érotico-fantastique constitué de 5 épisodes + un bonus (6 grosses nouvelles ou novellas dans une intégrale). Il a été complété pas « Sex Appeal » une autre novella dans le même univers. Ces textes ne sont plus disponibles non plus (mais il me reste quelques exemplaires à offrir contre des frais de port aussi)

  • « Touche pas à mon mec » regroupe trois petits romans (45 000 mots environ) c’est une romance contemporaine épicée et c’est publié chez Harlequin HQN.

  • « Zia met son nez partout » et « Alex a la mémoire qui flanche » sont deux romans de la saga « Enquêtes et sac à main » des romans chick-lit et feelgood. Ils sont publiés chez Collection Infinity / MxM Bookmark

  • « Miss You », romance contemporaine toute douce est mon dernier roman publié, toujours chez Collection Infinity / MxM Bookmark
  • touche-pas zia-met-son-nez alex Miss you

Et sinon, j’ai un roman d’Urban fantasy en soumission chez Collection Infinity / MxM Bookmark.

Si depuis quelques années j’ai laissé les nouvelles SFFF de côté, tout comme l’érotisme, pour me consacrer à la romance, je renoue avec mes premières amours, la fantasy et le fantastique avec mes trois derniers projets. En effet, après mon UF, j’ai entamé le second tome de ma saga d’Urban fantasy et commencé un quatre mains avec un ami dans ce même genre littéraire.

EV : Peut-on trouver certains de tes textes sur le web ? 

EV : Enfin, où nos lecteurs peuvent-ils te retrouver ?  

EV : Un grand MERCI Claire d'avoir permis à nos lecteurs de mieux te connaître à travers ses échanges.
Je ne doute pas que cela leur donnera envie de découvrir tes écrits :) 


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Commentaires
M
Bel interview.
Répondre
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