Le nouvelliste de la semaine : François Merdrignac

23 avril 2015

La semaine dernière, je recevais Fabien Muller avec qui je partageais le sommaire du recueil des éditions du Cherche Midi "60 ans et alors ?". Aujourd'hui, c'est le tour de François Merdrignac, qui a participé au recueil des éditions du Souffle Court "J'ai fait un rêve". (C'est promis, la semaine prochaine, pour apporter un peu plus de fantaisie, j'inviterai un nouvelliste dont les initiales ne seront pas FM ;) )

François Merdrignac

EV : Bonjour François. Tout d’abord, qui es-tu ?

FM : Je m’appelle François Merdrignac et je suis écrivain. Jusque là, j’ai surtout écrit des nouvelles dont certaines ont été publiées ou en cours de publication. Et depuis peu, je me suis lancé dans le roman.

EV : Tu nous en diras plus dans un instant...
Depuis combien de temps écris-tu ?

FM : J’écrivais déjà des petites histoires quand j’étais enfant, avec le peu de vocabulaire et de style dont je disposais. Puis j’ai arrêté pendant plusieurs années pour m’y remettre vers l’âge de vingt ans.

EV : Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ta première nouvelle ?

FM : Un ami écrivain qui a réveillé chez moi l’envie d’écrire. Il vit de l’écriture et je me suis dit : « C’est clair, c’est ça que je dois faire ! ». C’était un besoin endormi depuis plusieurs années, comme je le disais.

EV : Quelles qualités trouves-tu aux nouvelles par rapport aux autres formes littéraires ?

FM : L’avantage pour le lecteur, c’est qu’une nouvelle permet d’aller à l’essentiel en peu de temps, sans fioritures. Quand on lit un roman et qu’il ne nous plaît pas, qu’on décroche, on a deux possibilités : soit on se force à continuer, mais sans en profiter, soit on ferme définitivement le livre avec la frustration de ne pas l’avoir terminé. Le gros avantage de la nouvelle, c’est que même quand on commence à décrocher, on peut quand même aller jusqu’au bout sans cette frustration. Autre avantage qui complète le premier, c’est qu’une nouvelle se trouve généralement dans un recueil, avec d’autres congénères. Du coup, on lit plusieurs petites histoires sur un même thème et j’adore ça ! Un peu comme dans certains films composés de plusieurs petits scénarii indépendants… La première chose qu’on se demande en arrivant à la fin, c’est « Laquelle ai-je préféré ? ». C’est une affaire de goût, mais j’ai quand même du mal à comprendre pourquoi la nouvelle ne marche pas en France.

Pour l’auteur, c’est un excellent entraînement littéraire. On se découvre beaucoup en écrivant des nouvelles ! On tâtonne à la recherche de son style, de son imagination… On découvre aussi que notre esprit renferme des mondes qu’on ne soupçonnait pas, et qu’il suffit de mettre en marche le moteur pour qu’ils apparaissent. Ça permet aussi de voir dans quel registre on se sent le mieux (SF, sentimental, fantastique, policier…).

EV : Bravo pour ce plaidoyer auquel je souscris pleinement !
Quels sont les genres littéraires que tu abordes dans tes écrits ?

FM : J’essaie de toucher un peu à tout. J’ai écrit des choses que j’avais sur le cœur me concernant, mais qui ne seront peut-être jamais publiées ; des histoires de vampires aussi, ou plutôt policières… Parfois, je m’amuse avec un style humour glauque… Je suis actuellement sur trois romans à la fois : l’un fantastique, l’autre SF et le troisième… ben celui-là c’est du genre « steam-punk », donc un peu les deux…

EV : Trois romans en simultané, je suis impresionné !
Comment te vient habituellement l’inspiration ?

FM : Ça dépend. Je suis un littéraire, mais passionné par des trucs scientifiques comme la biologie ; donc je me renseigne sur la façon de vivre de certaines espèces, qui sont parfois si étonnantes que ça peut me donner des idées de type SF par exemple… Sinon dans l’actualité : il se passe tellement de choses dans le monde que ça permet d’en imaginer un nouveau… Parfois ça me vient en rêve, mais ça c’est rare ; et les rêves sont tellement parasités d’idées absurdes que c’est compliqué à intégrer dans une histoire qui tienne la route. Enfin ça peut me venir comme ça d’un coup, entre le rasage et la douche…

EV : Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celui qui voudrait écrire des nouvelles ?

FM : J’ai remarqué que beaucoup d’auteurs donnent le même conseil : « Avant tout, il faut y croire de tout ton cœur et ne pas te laisser décourager ! ». C’est cool, c’est bien pensant, mais c’est un peu facile : quand on se lance dans l’écriture, comme dans n’importe quelle discipline d’ailleurs, c’est forcément qu’on y croit un minimum. Non pour moi, le seul conseil que j’estime important de donner, c’est d’abord de se mettre à la place du lecteur. Le lecteur, il ne connaît pas encore l’histoire ni le dénouement, ni les personnages ; il lui faut le temps de se mettre dedans. Il faut donc que votre histoire soit un minimum « organisée ». Alors d’accord, ça peut paraître un peu scolaire, mais soyez clair(e) dans ce que vous écrivez. Laissez libre cours à votre imagination bien sûr, mais pensez aussi à celui ou celle qui va lire ; car en général, on écrit pour ça : pour être lu.

Lire d’autres nouvelles peut donner des idées sur la façon d’en écrire ; surtout que contrairement au roman, ça se lit vite ! Personnellement, je vous recommande particulièrement les auteurs américains qui excellent dans ce domaine ! Ernest Hemingway, Jack London… Ils ont le don de décrire une scène de façon simple, mais tellement concrète qu’on s’y croirait !

EV : Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un lecteur de nouvelle ?

FM : De continuer à en lire pour faire vivre ceux qui les écrivent !

EV : Qu’aimerais-tu ajouter ? (coup de coeur, coup de gueule, …)

FM : Que c’est dommage qu’en France, l’opinion et les éditeurs considèrent qu’écrivain n’est pas un métier. Un auteur est vu comme un perché, qui doit consacrer tout son temps à l’écriture pour amuser la populace tout en vivant d’air pur et d’eau fraîche.

EV : Un "perché", j'avoue que je ne connaissais pas l'expression... Il faudra que je pense à la placer dans un de mes texte ;)
Tu nous a dit que tu as déjà été publié. Peux-tu nous en dire plus ?

FM : Pour l’instant, deux fois. Enfin, deux fois et demie. La première était un recueil de nouvelles sur les vampires (Des Vampires et des hommes, aux éd. Hispaniola, 2009). La seconde est une nouvelle dans un recueil collectif aux éd. Hispaniola (« Le récit de John », premier prix Première Nouvelle 2013, du recueil « J’ai fait un rêve », 2014). Un recueil de nouvelles fantastiques est actuellement en cours de « fabrication » chez le même éditeur et devrait sortir au cours du printemps 2015. Après ça, je passe au roman…

EV : Où peut-on trouver certains de tes textes ?

FM : Pas sur le web, comme ça en lecture libre… désolé.

A l’achat par contre, c’est faisable : « Des Vampires et des hommes » était en auto-édition, il faut donc me contacter directement pour se le procurer. « J’ai fait un rêve » peut s’obtenir directement sur le site de Souffle Court.

EV : Où peut-on te retrouver ?

Email : francois.merdrignac@wanadoo.fr

Compte FB : François Merdrignac

Merci beaucoup François pour ta visite. Et n'hésite pas à revenir nous voir lorsque tu publieras le premier de tes trois romans !

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