La nouvelliste de la semaine : Tiphaine Levillain

14 juillet 2015

Dans le monde de la SFFF,
on rencontre des personnes à l'aspect surprenant,
à mi-chemin entre les humains et les êtres enchantés.

Aujourd'hui, c'est l'une d'elle que j'ai la grande joie de rencontrer :

Tiphaine Levillain

EV : Bonjour Tiphaine. Tout d’abord, Peux-tu te présenter en quelques mots ?

TL : Quand j’étais petite, je voulais habiter en Bretagne avec des lutins. Maintenant que je suis (plus ou moins) grande, je vis bien en Bretagne, et je crée des spectacles où les personnages sont souvent des lutins, mais aussi des hommes-chats, des sorciers, des divinités antiques…

EV : C'est donc tout un monde fantastique que tu transportes avec toi ! :)
Depuis combien de temps écris-tu des nouvelles ?

TL : Depuis 2012. Je n’avais jamais tenté l’aventure avant cela, plus par méconnaissance de cette forme littéraire qu’autre chose.

EV : Et comment t'es-tu jetée à l'eau, ou plutôt sur la bouteille d'encre ?

TL : C’était pour un concours de nouvelles. Je n’avais rien écrit depuis quelques années, mais je venais de m’inviter dans le monde du spectacle et l’envie de raconter des histoires me travaillait de nouveau alors… j’y ai vu une belle occasion de m’y remettre !

EV : Quelles qualités trouves-tu aux nouvelles par rapport aux autres formes littéraires ?

TL : C’est avant tout en tant que lectrice que cette forme me plaît, et cela vient de l’intensité et de la courte longueur des histoires racontées. J’aime aussi les aventures en plusieurs tomes qui durent, encore et toujours, mais les nouvelles ont cette force et cette magie qui nous plongent en quelques mots dans l’ambiance et qui nous accrochent jusqu’au bout. En tant qu’auteur, c’est un défi et un exercice intéressant de trouver les mots justes pour réussir à produire cette force et cette magie dans le récit.

EV : Quels sont les genres littéraires que tu abordes dans tes écrits ?

TL : Je me suis dans un premier temps cantonnée à la Fantasy, avec une grande dose de peuples magiques (lutins, fées, gobelins…). Cela reste mon domaine de prédilection, car j’ai peu à peu créé un univers auquel je tiens, mais je joue parfois à y mêler de la science-fiction. Je ne touche que rarement au fantastique, que j’aime lire mais que dont je ne maîtrise pas assez les ficelles. Les post-apocalypses sont aussi un sujet que j’aime explorer.

Dans tous les cas, il est bien souvent question de voyages, au sens propre ou au sens figuré, parfois de policier ou de romance.

De temps en temps, deux messages se distinguent plus ou moins derrière l’histoire : la Terre n’est pas un jouet que l’on peut maltraiter et la nature humaine finit toujours par tout gâcher. Parfois, la conclusion est pessimiste, parfois elle se veut optimiste... Je n’écris pas particulièrement pour transmettre ces messages, mais instinctivement, ils s’intègrent d’eux-mêmes dans mes récits.

EV : Comment te vient habituellement l’inspiration ?

TL : Au fil des rencontres, des lectures ou (le plus souvent) devant des illustrations. Un paysage, un personnage ou une scène de vie suffisent généralement à me donner envie de raconter une histoire.

Quand je cherche une idée pour un thème imposé, je laisse passer quelques jours puis je jette toutes mes idées sur une feuille avant de les agencer en diagramme jusqu’à dégager une trame narrative qui me convienne. D’autres fois, beaucoup plus rares, les idées naissent toutes seules sans que je m’en rende compte et s’imposent d’elles-mêmes !

EV : Je serais curieux de mettre côte à côte une de tes nouvelles et le diagramme qui a contribué à sa genèse ;)
Que conseillerais-tu à celui qui voudrait écrire des nouvelles ?

TL : D’en lire, énormément, de tous les genres, de toutes les longueurs et de tous les auteurs possibles ! Je me suis rendue compte très rapidement que sans ça, j’atteignais très vite mes limites et ne progressais plus. Alors même si ça semble évident, il faut lire, et lorsqu’une nouvelle nous plaît plus particulièrement, prendre le temps de se demander « qu’est-ce qui m’a tellement plu dans ce récit ? ». Et puis, il faut partager et discuter avec d’autres auteurs. Je ne pense pas qu’écrire soit réellement une activité solitaire comme on se l’imagine souvent.

EV : J'en suis aussi pleinement convaincu, sinon nous ne serions pas là à discuter ;)
Et quel conseil donnerais-tu à un lecteur de nouvelle ?

TL : De ne pas se borner à lire les œuvres des auteurs les plus reconnus : internet regorge de petites pépites d’auteurs encore inconnus au bataillon mais qui valent grandement le détour !

EV : As-tu déjà été publié ? ( Si oui, petite bibliographie)

TL : Oui, dans divers numéros d’Absinthe et de la revue du Nouveau Monde (deux nouvelles sont encore à paraître) et dans deux recueils (Super-Héros et Ex Machina) d’Elenya Editions. Tous les détails sont sur mon site !