Le nouvelliste de la semaine : Gulzar Joby

C'est dans l'interview de Laurent Pendarias
que son nom a été cité pour la première fois sur ce blog.
Il a rédigé des nouvelles plus de 100 nouvelles avant d'embrasser la carrière d'écrivain

J'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Gulzar Joby

EV : Bonjour Gulzar. comment te définierais-tu ?

GJ : Eh bien, Gulzar Joby, auteur de Science-fiction, de récits futuristes.

EV : Quand as-tu commencé à écrire des nouvelles ?

GJ : De la SF, depuis 2006, avec juste quelques courts textes. J'ai vraiment démarré en 2007. Auparavant, j'avais écrit quelques nouvelles ou textes, mais situés dans le temps présent.

EV : Qu’est-ce qui t’a poussé à rédiger ta première nouvelle ?

GJ : Il fallait que je me décide pour le genre de fiction que je voulais faire pour le restant de mes jours ! Cela a été en fait très logique. J'ai un double parcours d'études, rationnelle et irationnelle dirons-nous, Sciences dures et Arts, qui me porte vers ce genre, de la fiction à idées, qui oscille sans cesse entre le possible et l'impossible...

J'ai trouvé deux correcteurs bons connaisseurs de SF, de par mes activités au sein d'un petit éditeur associatif de littérature. Ils sont devenus des amis et m'ont aidé à m'améliorer, sur le fond comme sur la forme. Ils ne lisent plus toute ma production aujourd'hui, faute de temps, mais ils m'aident encore.

EV : Le relecteur de confiance est vraiment un complice très utile pour tout auteur !
Quelles qualités trouves-tu aux nouvelles par rapport aux autres formes littéraires ?

GJ : Je dirais que dans l'idéal, la plupart des auteurs devraient se contenter d'écrire sinon des nouvelles, du moins des textes courts, des novelas ; dans un premier temps. Cela suffit généralement pour raconter ce qu'on a à raconter... et cela permet surtout de s'améliorer sans encombrer les éditeurs de mauvais manuscrits. Le roman, c'est pour les fresques, les ouvrages essentiels, les synthèses de plein de choses déjà explorées.

En clair, on écrit trop de romans et trop vite, sans expérience... Mes deux correcteurs m'avaient interdit de commencer un roman avant d'avoir écrit cent nouvelles ! Ce que j'ai respecté, je ne peux que les en remercier.

En SF, à cause de la formidable présence des revues, et encore aujourd'hui, la nouvelle est presque la reine du genre, autant que le roman, à mon sens du moins. Elle le complète même parfois pour certains auteurs, dont je suis, qui construisent conjointement leurs univers par la nouvelle, la novela et le roman. Cette forme courte permet en fait d'exprimer puissamment des idées et de se restreindre ; et donc de comprendre le bon usage des mots, des phrases ; d'écrire relativement peu mais bien et juste. Cela permet pour les auteurs d'atteindre une perfection littéraire, sans y passer six mois...

Côté lecteur, dont je suis bien évidemment, la nouvelle est quelque chose de grandement jouissif, cela va d'Arsène Lupin, Maupassant à Asimov et tant d'autres auteurs. La nouvelle, c'est la jouissance pure, le petit plaisir quotidien. Le roman, c'est l'effort qui amène une satisfaction d'un autre ordre, celui de la compréhension du monde, l'entrée dans un univers vaste et éventuellement hostile au départ...

EV : La nouvelle comme un genre à part entière, je rêve que cette légitimité lui soit enfin reconnu dans le monde francophone.
Quels sont les genres littéraires que tu abordes dans tes écrits ?

GJ : Uniquement donc du récit futuriste, proche ou très éloigné dans le temps.

J'ai juste commencé un long roman polar, en fait une petite série de romans indépendants, mais en fait basé sur des thématiques sociologiques et technoscientifiques, qui peut sur le fond les rapprocher de la SF, un peu. Mais je souffre ! Le travail avance lentement... Ceci dit, en terme de ventes, le polar se vend mieux que la SF, pour les auteurs contemporains. C'est une forme intéressante, assez libre, où la prise de risque est possible.

J'oublais, j'ai commencé à écrire pour la jeunesse, mais je suis vraiment débutant...

EV : Comment te vient habituellement l’inspiration ?

GJ : En permanence, je n'ai jamais eu aucun souci de ce côté-là, c'est bien pour cela que je me suis lancé dans une carrière d'écrivain. Tout le travail consiste à alimenter le cerveau en combustible de qualité, fiction et savoir, et donc à s'extraire de sa propre inculture, tant littéraire, que technoscientifique et surtout je dirai, sociologique et économique, là où la plupart des gens sont perdus, puisque cela est tenu éloigné de la masse des citoyens...

Le véritable palier à franchir pour un auteur SF est de dépasser les Sciences & Techniques dans leurs résultats ou promesses pour rentrer dans la fabrication sociale des Sciences & Techniques, dans l'infâme tambouille historique.

Je lis donc des centaines de bds par an, au moins quelques romans importants SF et autres, des nouvelles bien sûr, la presse scientifique et des ouvrages de science, pas trop pointus quand même.

D'autre part, il faut aussi apprendre à écrire des formes désirables pour les éditeurs, le public, à rentrer dans des contraintes et en jouer, sans dénaturer son style ou le fond de ses histoires...

Par exemple, les nouvelles ne ramènent aux auteurs aucun argent... Donc je vais quasiment arrêter d'en écrire, c'est la triste réalité ! Je vais tenter une par an, pour un chouette recueil, une revue, mais ce sera tout désormais...

Hors, la nouvelle, c'est un vrai plaisir, une nécessité pour moi en tous cas. Donc je me débrouille pour que certains de mes romans à venir soient à nouvelles et ce de manière logique et élégante...

EV : "La nouvelle, c'est un vrai plaisir, une nécessité", quelle douce musique à mes oreilles :)
Peux-tu nous en dire plus sur tes habitudes d’écriture ?

GJ : Concrètement, j'écris quasiment tous les jours, relecture, corrections comprises.

La musique aide bien. J'écris chez moi, peu finalement, mais plus en bibliothèque, salle de travail universitaire, cafés bien sûr ! Le train aussi. J'aime bien ne plus écrire seul.

Je travaille sur ordinateur, mais corrige encore sur papier, c'est agréable, malgré le surcoût !

Côté horaires, c'est le bureau... ou quasiment. Un peu le soir, mais surtout pour des projets annexes ou pour rendre un manuscrit à temps.

EV : Quels conseils donnerais-tu aux nouvellistes débutants ?

GJ : Déjà, de lire ! Cela paraît bête à dire, mais il y a trop de gens qui ne lisent pas et écrivent, souvent pour se raconter eux-même. Donc avant d'écrire et en parallèle, lisez ! D'abord ce que vous aimez et puis si vous voulez vraiment progresser, vous cultiver, les grands auteurs. Ils sont rarement grands pour rien... Demandez conseil aux libraires, aux bibliothécaires, elles et ils sont là pour cela...

Si vous manquez d'inspiration de base, tentez des concours avec thématiques, cela aide à démarrer. Allez aussi dans des ateliers d'écriture, pourquoi pas ? Trouvez aussi des personnes pour vous relire, vous conseiller utilement, cela paraît indispensable...

Ne pensez pas trop tôt à être édité, ou alors par des petits éditeurs associatifs, une revue, ou plus localement. C'est déjà une première satisfaction.

EV : Conseils judicieux : Tu as déjà pensé à écrire un manuel pour nouvellistes débutants ? ;)
Et pour les lecteurs de nouvelles ?

GJ : Alors là ? Aucun... sinon peut-être de s'intéresser aux revues qui éditent de la nouvelle, Galaxies, Bifrost et Solaris pour la SF.

EV : S’il y avait un livre que tu as lu et apprécié et dont tu aurais aimé être l’auteur, ce serait lequel ?

GJ : Ah ! ah ! Ce serait peut-être aussi des Cycles... comme « La Culture » de Iain M. Banks. J'aime aussi beaucoup « L'oeuvre au noir » de Marguerite Yourcenar, récit d'un homme de sciences durant le moyen-âge ; très grande auteur !

EV : Qu’aimerais-tu ajouter ?

GJ : Continuons à soutenir le prix unique du livre, la rémunération des auteurs, les libraires et la communauté de la fiction en générale, professionnels comme amateurs éclairés !

 

EV : Tu as déjà beaucoup publié, non ?

GJ : Oui, pas mal de nouvelles, on approche la quarantaine en comptant les publications sur le web et 2016 ! Elles appartiennent quasiment toutes à « 36, Quai du Futur », le nom de l'ensemble de mes écrits futuristes ou approchant. En fait, c'est un puzzle, où chaque texte, qu'on peut lire indépendamment, se situe quelque part dans une Histoire possible de l'Humanité. C'est grandiloquent, certes, mais très pratique pour écrire des centaines d'histoires, je ne réinvente pas tout à chaque fois.. ! Il faut de la fiabilité pour atteindre la qualité.

Par contre, « 36, Quai du Futur » n'existe pas éditorialement ! Chaque éditeur garde son identité... mais c'est bien à peu près une seule histoire que je raconte, du moins dans les grandes lignes. Le plus simple est donc de se rendre sur le blog « 36, Quai du Futur », à la rubrique Publications !

 

EV : Où peut-on te retrouver ?

• Par mail : gulzar.joby@gmail.com
• Sur mon Site Web : 36quaidufutur.over-blog.com
• Sur mon Compte FB
• Sur Twitter : @GulzarJoby

EV : Merci beaucoup Gulzar pour le temps que tu nous as consacré. N'hésites pas à nous signaler tes futures publications et séances de dédicaces !

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Comments

[Laurent]

Et mince!

Premier commentaire, déjà une faute de frappe.

Je reprends "Un auteur que j'approuve et que je recommande".

Encore merci à Erik Vaucey pour sa démarche en faveur de la littérature.

[Laurent]

un auteur qu ej'approuve et que je recommande.