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Nouvelles d'Erik Vaucey... et autres gourmandises littéraires !
12 avril 2016

Le nouvelliste de la semaine : Barnett Chevin

Vincent

J'ai souvent croisé son nom sur la toile.
Nous nous sommes malheureusement ratés au salon du Livre de Paris.
J'ai néanmoins réussi à l'interviewer,
pour votre plus grande satisfaction, je l'espère !

Barnett CHEVIN, sois le bienvenu !

EV : Bonjour Barnett. Qui es-tu ?

BC : Tu te doutes que ce nom de Barnett Chevin est un pseudo qui me permet de ne pas mélanger ma vie quotidienne et ma passion. Grâce à Barnett je deviens quelqu'un d'autre, une personne qui peut coucher sur le papier ses cauchemars sans compromis. J'habite à Reims. J'ai 43 ans.

EV : Voici donc un point commun. Je fus moi-même lycéen rémois pendant deux ans, il y a fort fort longtemps ;)
Depuis combien de temps écris-tu des nouvelles ?

BC : J'écris depuis mon adolescence, mais mes récits ne sont publiés que depuis 2014. Ma première nouvelle, j'ai dû la rédiger lorsque j'avais 13 ans.

EV : Une plume précoce, donc. Dans quelles circonstances as-tu rédigé ta première nouvelle ?

BC : Mes parents avaient une vieille machine à écrire chez eux. J'ai toujours eu beaucoup d'imagination et c'est la pression de mes idées qui m'a poussé à rédiger mon premier texte. Je me souviens que c'était un polar un peu ringard. Vraiment pas de quoi se relever la nuit. Mon père est un lecteur compulsif qui a une grosse bibliothèque SF. Il n'écrivait pas lui-même, mais il m'a sans doute transmis un virus.

EV : Dire qu'il paraît que certains logements n'ont pas de bibliothèque, même pas un simple rayonnage ! Ce doit être une légende urbaine ;)
Quelles qualités trouves-tu aux nouvelles par rapport aux autres formes littéraires ?

BC : La nouvelle impose d'aller strictement à l'essentiel, de poser les personnages et les décors rapidement, de trouver des situations étonnantes et de capter l'attention du lecteur dès les premières lignes. On m'a toujours dit que j'étais assez bon pour les résumés. J'aime particulièrement les nouvelles à chutes. Conduire le lecteur dans une direction pour finalement lui montrer qu'il s'est fourvoyé tout au long du récit est pour moi une véritable jouissance. 

EV : C'est d'ailleurs un des grands plaisirs du lecteur de nouvelles, que je suis aussi :)
Quels genres littéraires abordes-tu dans tes écrits ? 

BC : Je ne sais écrire que du fantastique, de l'épouvante, un peu de science-fiction et parfois de la fantasy. J'aime le polar, mais je n'en connais pas les codes. De temps à autre j'écris un poème, mais c'est souvent pour servir la trame d'une nouvelle.

EV : Tu es donc un auteur SFFF assumé ;)
Comment te vient habituellement l’inspiration ?

BC : Souvent par la lecture de romans ou d'anthologies de grands ou de « petits » écrivains, mais la plupart du temps les idées me viennent en regardant la télévision et plus particulièrement les infos ou les magazines. Par exemple l'une de mes nouvelles intitulée « Cuistot max », éditée dans "moisson d’épouvante 2", m'a été inspirée d'un fait divers dans une grande cuisine parisienne. 

EV : Peux-tu nous en dire plus sur tes habitudes d’écriture ?

BC : J'ai un petit calepin qui me suit partout (un cadeau de ma femme) dans lequel je note mes idées. C'est mon plus grand trésor et le perdre serait pour moi une véritable catastrophe (au-delà de l'aspect sentimental). J'écris toujours directement sur l'ordinateur tous les jours, même pendant les vacances. Je construis l'histoire mentalement pendant plusieurs jours puis je la couche d'une traite sur le traitement de texte. Il me faut environ cinq jours pour le faire (en fonction de la longueur). Je relis plusieurs fois pour corriger les fautes de style et d'orthographe puis laisse mûrir plusieurs semaines avant d'y revenir une dernière fois. Elle part enfin en bêta lecture avant d'être envoyée aux éditeurs. J'écris en musique (cela me donne souvent le rythme), principalement des thèmes sans paroles comme des musiques de film ou de la musique épique. Je pense souvent à mes scènes comme des plans de cinéma.

EV : Le calepin, la musique, mais aussi la régularité, voici des points communs avec de nombreux nouvellistes reçus dans cette rubrique...
As-tu une anecdote à raconter à nos lecteurs sur ta vie d’auteur ?

BC : J'étais mauvais élève en orthographe lorsque j'étais au collège (si l'on considère que zéro de moyenne en dictée est mauvais et pas nul. (Rires). Un professeur avait dit à mes parents que je ne serais jamais bon en français. Parfois, juste pour le fun, je voudrais lui montrer qu'aujourd'hui certaines de mes nouvelles sont publiées. Ce sont certes des publications confidentielles, mais c'est un sacré pied de nez à mon passé de collégien. Finalement c'est peut-être lui qui m'a conduit à écrire afin de lui démontrer que tout n'est jamais joué d'avance.

EV : Ceci est rassurant pour les parents : l'espoir est toujours possible en matière littéraire ;)
Que conseillerais-tu à celui qui voudrait écrire des nouvelles ?

BC : Un bon écrivain est d'abord un bon lecteur. Je crois que pour s'améliorer il faut s'infliger un rythme d'écriture quotidien. Je pense par ailleurs qu'il faut être très humble face aux critiques. Il faut accepter d'être jugé même lorsque les avis sont très durs (qui sait que j'en ai eu). Mon principal défaut, au début, était de vouloir faire de belles phrases alambiquées. Finalement je me suis aperçu que cette manie dénaturait le récit voir le rendait pompeux et inintéressant. Rester simple et vivant, je pense que ce sont de bons principes pour bien écrire.

EV : Je suis bien d'accord avec toi. L'exercice d'écriture nous conduit souvent à faire plus simple, plus dense... et plus vivant
Un conseil au lecteur de nouvelle ?

BC : La production française me semble aussi bonne que l'Anglo-Saxonne. Il y a tellement de belles plumes à découvrir. Je n'ai pas d'autres conseils sauf prendre la lecture comme un plaisir et non comme une contrainte. Le format de la nouvelle doit permettre à de nombreux enfants et adultes qui n'ont pas l'habitude de lire, de le faire et d'ainsi de leur en donner le goût.

EV : C'est d'ailleurs ce qui m'étonne, à une époque ou le format court est roi, sur le net comme sur les émissions télévisés, comment se fait-il que les nouvelles ne rencontrent pas plus de succès dans le monde francophone ?
S’il y avait un livre que tu as lu et apprécié et dont tu aurais aimé être l’auteur, ce serait lequel ?

BC : Au risque de ne pas être très original, j'ai adoré « Le parfum » de Patrick Süskind. Je suis un olfactif et l'on comprend dans chaque phrase de ce roman la puissance évocatrice des mots. « 1984 » de Georges Orwell est un chef d’œuvre. Mon fils l'a dévoré et il a tout de suite, comme moi, pris la première place dans ses préférences. Je regrette que cette œuvre ne soit pas plus étudiée à l'école. Je suis en train de parcourir « Kafka sur le rivage » de Haruki Murakami. Je peux dire qu'il finira sans doute en bonne place de mes meilleurs livres. La dimension philosophique du récit me transporte. Je rêverais d'écrire quelque chose entre ces trois livres. 

EV : Nous serions heureux de lire ce "quelque chose" ;)
Qu’aimerais-tu ajouter ?

BC : Je n'ai pas beaucoup de coups de gueule. Je réserve cela à mes amis ou à ma famille proche (les pauvres, rires). Je suis plutôt bienveillant dans l'existence. Je crois que le bonheur cela se sème et se récolte. C'est pour cette raison que je ne dirais rien dans cette interview, même s'il y a beaucoup de choses qui me révoltent au quotidien. Écrire est souvent pour moi l'occasion d'extérioriser mon mal-être. Par exemple « Cuistot max » dénonce la violence au travail, « Les gardiens du Père-Lachaise » l'importance de l'éducation, « Ode à fouettard », les châtiments corporels, « Les remords » comme son nom l'indique la contrition.

EV : As-tu déjà été publié ?

BC : J'ai beaucoup publié chez Otherlands, mon éditeur de cœur, bien plus qu'une simple maison c'est une véritable communauté où chacun a le droit de parole.  

  • « La malédiction des Weller » in "Otherlands Continuum",
  • « Le bûcheron » in "Promenons dans les bois",
  • « Mélancholia » in "Créatures des Otherlands" (nominé au prix Masterton 2014),
  • « L'eau à la bouche » in "Créatures des Otherlands 2",
  • « Les gardiens du Père-Lachaise » et « Sainte Walpurgis » in "Les belles histoires des Otherlands",
  • « Métropolitain » in "Otherlands Gaslight",
  • « À la recherche de Rose » in "Otherlands Continuum - Légendes Abyssales".

  
   

J'ai aussi publié chez d'autres éditeurs comme Lune écarlate :

  • « Le sinistre journal d'Alfred Ritscher » in "Histoires de zombies" (anthologie nominée pour le prix Masterton 2015),
  • « Ode à fouettard » in "Noël écarlate",
  • « Quand l'hiver vient » in "Le vampire des origines — Tome 1" (anthologie nominée pour le prix Masterton 2015).

 

Ainsi que dans

  plomb

J'invite aussi les auteurs et pourquoi pas les lecteurs a m'envoyer une nouvelle pour l'appel à texte « Otherlands Blitzkrieg » dont je suis directeur de publication.

EV : Message reçu !
Peut-on retrouver un de tes textes sur le web ?

Je n'ai pas grand-chose sur internet hormis sur le site d'Absinthe où j'ai publié un poème narratif du nom « Les remords ».
Il accessible sur calaméo en suivant ce lien, à partir de la page 55

EV : Où peut-on te retrouver ? 

 EV : Merci Barnett. La prochaine fois que l'on fréquente le même salon, on fait en sorte de se croiser, hein ? ;)

 


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  • Les nouvelles d'Erik Vaucey explorent divers champs de l'imaginaire, en particulier ceux de la science-fiction. Plus largement, il dédie ce blog au monde des nouvelles et de leurs auteurs, genre littéraire qui mérite d'être mieux connu et reconnu :)
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